Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Velours Souterrain (International)
21 mars 2007

negril

samedi 10 mars

Nous nous réveillons dans le luxe, qui nous apparaîtra rapidement extravagant, d'une chambre équipée de l'air conditionné, de la télé, d'eau non seulement courante mais également chaude; et qui n'est située ni dans un bus, ni dans un terrain vague. En dépit de l'heure matinale, la chaleur est déjà torride et notre première activité consistant à marcher sur la route bordélique en plein cagnard s'annonce comme une sinécure. Aurait-on oublié de régler que le propriétaire, posté sous notre escalier, ne l'aurait de toutes façons pas laissé passer, lui qui nous apostrophe violemment d'un "You need to pay because I leave", le bout de nos tongs à peine aperçu.

             PICT0001

Dociles, nous nous ébranlons donc en direction de Time Square pour retirer de l'argent, sous un soleil de plomb et dans le harcèlement permanent de vendeurs ambulants et d'automobilistes pénibles qui, quelle que soit la couleur de leur plaque (plaque rouge = taxi), klaxonnent dans l'espoir d'une course qu'ils espèrent prohibitive (certains nous proposent d'investir 20$ dans une course évaluée à 50 cents par les locaux), sans oublier les plaisantins (et ils sont nombreux) qui donnent de grands coups de volant pour faire mine de nous écraser, et qui repartent dans un éclat de rire frénétique. Après s'être vu offrir une douzaine de drapeaux jamaïcains, quelques paires de sandales Bob marley, de pleines brassées de colliers et autres coquillages nacrés, et une demi-douzaine d'ailes de poulet grillées (il est 11h), nous atteignons finalement notre destination: une sorte de centre commercial à l'américaine (d'où le nom j'imagine) mais de taille microscopique, proposant des articles aussi inattendus que des diamants sud-africains et des liqueurs françaises.

S'apparentant aux cathédrales du désert africain, Time Square Negril est évidemment vide de tout client et abrite en tout et pour tout une vingtaine d'employés municipaux occupés à nettoyer méticuleusement les quatre allées constituant le complexe, faisant manifestement abstraction du délabrement général environnant et de la présence devant l'entrée principale d'une mare d'eau croupie servant de dépotoir et dégageant une odeur nauséabonde.

Publicité
Commentaires
Publicité