Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le Velours Souterrain (International)

17 avril 2007

Mes boules sont en danger.



P4150050Comme chacun le sait, l'amicale de la molle et le velours souterrain font corps face aux attaques répétées qu'ils subissent. Aujourd'hui l'heure est grave et l'appel que je lance depuis Villefranche-de-Rouergue marque un moment historique dans l'histoire des peuples (un 18 juin a la sauce aveyronnaise) dont le sujet est bien évidemment boulocentré. Alors que la révolution dite de la molle nous avait permis de voir apparaître nos boules fétiches dans les salons parisiens ainsi que dans l'enceinte de prestigieuses institutions, deux capdenacois (les biens nommés Patrice Lacombe et Manu Alvès) tentent d'empiéter sur les plates-bandes du café de la Jatte, le vénérable siège de la molle. Charles Darrow doit certainement se retourner dans sa tombe quand il entend messieurs Lacombe et Alvès annoncer que leur nouveau jeu vient directement concurrencer son fameux Monopoly inventé en 1929. Amis boulistes, une rapide analyse sectorielle nous permet de voir que le vrai créneau de Manu et Patrice n'est autre que l'ANPE où il sont d’ailleurs déjà très compétitifs et c'est sans animosité que l'on peut leur recommandé de s'en contenter. Si Charles Darrow a pu avoir peur 2 minutes en voyant ces charlots débarquer avec leur prétention et leur diplôme du concours Lépine, qu’il se rendorme en paix : c'est pas parce que nos amis aveyronnais débarquent avec des dès que l'on va se mettre à avoir les boules !
Publicité
30 mars 2007

L'homme à douze doigts, la ganja, and things like those you know

Jeudi 15 mars (suite)

Après un millénaire passé sur notre lit à lire, pour d’aucuns un livre passionnant, et pour d’aucunes un cahier de grammaire russe, nous décidons de partir en quête de la nightlife alligator-pondienne. Pour cela, il s’agit tout d’abord de trouver une personne susceptible de nous informer sur ladite nightlife et sur ses hauts lieux ; après avoir erré dans les couloirs déserts de l’hôtel, je tombe par hasard sur son seul et unique groom, lui aussi occupé à errer. Il me montre une lumière au loin (il fait nuit noire à partir de 18h en Jamaïque), et devant mon air décontenancé, propose de nous y emmener.

Nous revêtons nos atours les plus couvrants pour éviter les piqûres de moustique, et lesdits atours se trouvant être blancs, nous ressemblons bientôt à un couple de sosies d’Eddy Barclay en goguette. Précédés par notre guide, nous suivons le chemin habituel pour arriver à la plage (1. éviter les carcasses de noix de coco qui jonchent le jardin, 2. enjamber une clotûre en fil de fer barbelé, 3. prendre son élan sans toutefois se cogner à ladite clôture, 4. sauter par-dessus une mare d’eau croupie pleine de déchets divers) et nous dirigeons vers une lumière à gauche. Nous apercevons bientôt une sorte de cabane surmontée d’un panneau « BAR » sur lequel sont dessinés des hamburgers et des frites. Hélas, nous sommes séparés de cet oasis par ce qui ressemble à une lagune d’eau de mer croupie, dans laquelle nous avons cependant vu un homme se laver plus tôt dans la journée. Notre guide, imperturbable, nous fait signe de traverser ; devant notre air nigaud, il se lance, et a bientôt de l’eau jusqu’au-dessus des genoux. Martin me demande si je veux vraiment attraper la malaria au lieu de tranquillement rentrer et lire ma bibliographie de mémoire; j’acquiesce et nous entreprenons d’enlever notre harnachement anti-moustiques et de remonter nos pantalons pour traverser.

Arrivés au bar, qui est en fait une grande pièce vide, nous sommes accueillis à bras ouverts par un sympathique personnage en marcel argenté et casquette à motif camouflage ; une dizaine de petites bouteilles sont exposées derrière son comptoir, mais pas une seule ne nous semble familière. Aventuriers jusqu’au bout, nous nous risquons à suivre les conseils du barman, et commandons un Magnum (non non cette fois ce n’est pas une glace, mais bien une boisson alcoolisée) et une bouteille d’eau aromatisée aux fruits. Nous attrapons des chaises qui traînent et partons nous installer devant le bar ; mais à peine avons-nous le temps de dire « on n’est pas mal là » que le barman arrive, sa chaise à la main, et s’installe avec nous. Il nous incite à goûter nos boissons : nous découvrons que le Magnum a un goût de sirop contre la toux, et que l’eau a un goût de sirop Teisseire ; cependant, comme il semble très fier de ces spécialités locales, nous tentons de sourire et d’avaler sans respirer. Johnny commence alors une diatribe sur l’industrie agro-alimentaire jamaïcaine, nous incitant à rapporter des Magnum à nos amis pour qu’à leur tour ils viennent faire du tourisme dans son pays. Emporté par sa fougue d’orateur, il agite les mains frénétiquement ; je me perds dans la contemplation de ses nombreuses bagues, mais suis brusquement tirée de ma rêverie par une vision d’horreur : notre barman a douze doigts ! Martin n’a rien remarqué ; son attention est monopolisée par un problème autrement plus épineux : notre barman serait-il gay ?

Nous sommes tirés de nos réflexions par la question habituelle : wanna smoke ganja ? Etant donné les circonstances, nous sortons de notre réserve habituelle, et acceptons. Notre ami sort un gros sac d’herbe et commence à rouler ; après une discrète observation, Martin aperçoit enfin les excroissances (similaires à des saucisses de cocktails) qui ornent ses auriculaires; reste à résoudre la question de son orientation sexuelle. Un spliff géant à la main, je me lance dans un subtil interrogatoire, qui nous permet d’apprendre que Johnny n’est pas marié, et qu’il habite avec sa famille dans le village; il nous incite d’ailleurs à venir habiter dans son « apartment » la prochaine fois que nous venons, car dans son « block » règne une ambiance « 100% more fun » que dans notre hôtel. Nous acquiesçons poliment, sans oser contrarier ce dangereux affabulateur. Obnubilée par la double question de son orientation sexuelle mais aussi de son âge, je poursuis mon interrogatoire, et lui demande s’il a déjà voyagé. Martin sort de sa léthargie pour me lancer un regard haineux, et je comprends rapidement mon erreur. Après m’avoir expliqué qu’il n’a jamais quitté la Jamaïque faute de « contacts », Johnny m’annonce d’un air réjoui que désormais, il a des amis en France qui pourront l’héberger, « right sista ? ». Alors que je lui réponds en bafouillant que je ne suis pas sûre de retourner en France, il me demande si j’ai des amies qui cherchent un « nice, handsome Jamaican man » ; il n’est donc pas gay ! Je lance à Martin un regard triomphant, mais il semble étrangement accablé.

30 mars 2007

Lovers' leap, Alligator Pond, and things like those you know

     Jeudi 15 mars

     Après deux jours presque idylliques à Treasure beach (résumé rapide du 1er soir : nous dînons dans un café très sympa sur la plage, et nous régalons de pizza et de glace haagen-dazs ; subséquemment je me fais disputer pour cause de mauvaise influence nutritionnelle; nous rentrons nous coucher, pour trouver : un matelas qui sent le vomi, une moustiquaire trop petite et pas hermétique, et une musique infernale dans le bar en face de notre chambre), nous négocions avec notre ami le vendeur de fruits pour qu’un quelconque véhicule motorisé nous emmène à Alligator Pond, « the ultimate offbeat spot ». Après moult négociation et malgré sa tête de benêt, nous finissons par monter dans la voiture d’un villageois.

     Sur le chemin, nous avons prévu de nous arrêter à Lovers' Leap, «the ultimate romantic spot» selon le Lonely. La légende raconte qu’une jeune esclave et son amant ont sauté de cette falaise vertigineuse dans la mer pour échapper à leurs maîtres ; légende savamment entretenue par le restaurant « Eternal lovers' leap » qui organise des réceptions de mariage (voir prospectus ci-joint) et dont la serveuse, finaude, nous bombarde de questions (« are you on your honeymoon ? no ? so are you getting married soon ? »).

PICT0005Après avoir bu un verre sur le balcon du restaurant et admiré la vue panoramique en réfléchissant à un moyen de faire parvenir notre pièce montée et tous nos invités jusqu’à cet endroit un peu reculé, nous reprenons la route avec notre chauffeur.

    

     Nous ne tardons pas à constater que le brave est non seulement benêt, mais également illettré, puisqu’à l’instant même où nous dépassons un panneau « Positively no dumping in this area », il jette négligemment sa canette de cola par la fenêtre. Après nous avoir demandé une cinquantaine de fois comment s’appelle notre hôtel (Sea-Riv, un nom éminemment complexe), il s’arrête enfin devant un grand bâtiment blanc qui ressemble étrangement au Grand hôtel de Palavas-les-flots, et assez peu aux cabanes miteuses auxquelles nous sommes désormais habitués. Nous demandons au nigaud de nous attendre, le temps de demander à la réception s’il reste des chambres libres. Naïfs que nous sommes : le staff de l’hôtel se compose en tout et pour tout de deux personnes qui semblent passer leur temps en sous-vêtements, enfermés dans une chambre à regarder des films d’horreur, toutes lumières éteintes, lorsqu’ils ne sont pas tout simplement en train de zoner sans but précis dans les couloirs. A l’exception de celle qui leur sert de salle de projection privée, nous avons donc l’embarras du choix en ce qui concerne les chambres, et nous nous installons donc dans une chambre donnant sur la plage, avec plus (martin) ou moins (moi) d’enthousiasme.

     Les murs s’effritent, le sol de la douche est couvert de traces noires non identifiées et l’eau est bien entendu glacée (chose à laquelle nous ne prêtons presque plus attention, nous estimant heureux d’avoir de l’eau courante) ; par ailleurs, je n’ai emporté pour toute lecture que mon cahier de russe et ma bibliographie de mémoire ; alors que Martin s’installe d’un air guilleret avec son livre et m’annonce qu’ « on va être trop bien ici », je me trouve rapidement au bord de la neurasthénie. Nous décidons de partir explorer les environs : la plage est magnifique, et nous apercevons quelque chose qui ressemble à un village un peu plus loin.

SANY0348

    
     Après 20 minutes de marche, nous arrivons au restaurant Little Ochie, fameux pour ses poissons et fruits de mer, et entrons pour demander un menu. Grave erreur : le restaurateur jamaïcain ne connaît pas ce genre d’accessoire, il se contente de pointer du doigt vers un gros congélateur où est stockée la pêche du jour. Après pas mal d’hésitations (« oh il est si mignon celui-ci avec ses reflets roses »), nous optons pour deux jerk snappers, jerk n’étant pas une insulte envers le malheureux poisson mais bien une façon de le cuisiner, en papillotes. On nous propose des bammys en guise d’accompagnement ; soucieuse de rattraper l’épisode de la pizza et de la glace, je vérifie auprès de la serveuse qu’il s’agit bien d’un légume, et nous en commandons. Nous découvrons rapidement que le jerk fish est un régal, et que le bammy est en fait une sorte d’étouffe-chrétien à base de manioc.

SANY0385

    










    




     Pour digérer ce déjeuner tardif et roboratif, nous nous promenons dans le village d’Alligator Pond, qui est plein non pas d’alligators, mais de petits magasins bariolés aux noms aussi divers que Detergent – Whole sale and retail, Sea-view Plaza, ou Michie Boo’s Ice Cream World.

SANY0394SANY0396SANY0390

Mon influence néfaste se faisant à nouveau sentir, nous pénétrons dans le monde de la glace, qui se résume en fait à un minuscule congélateur contenant quelques esquimaux sortis tout droit des années 80. Après avoir dégusté des curiosités telles qu’une glace-sandwich, nous flânons un peu dans la Modern style botique d’Alligator Pond, et reprenons le chemin de l’hôtel. Nous passons par les dunes, qui forment une sorte de banlieue du village, et constatons que là encore, la tôle ondulée fait loi.

    

     Après un millénaire passé sur notre lit à lire, pour d’aucuns un livre passionnant, et pour d’aucunes un cahier de grammaire russe, nous décidons de partir en quête de la nightlife alligator-pondienne. Pour cela, il s’agit tout d’abord de trouver une personne susceptible de nous informer sur ladite nightlife et sur ses hauts lieux ; après avoir erré dans les couloirs déserts de l’hôtel, je tombe par hasard sur son seul et unique groom, lui aussi occupé à errer. Il me montre une lumière au loin (il fait nuit noire à partir de 18h en Jamaïque), et devant mon air décontenancé, propose de nous y emmener.
(...)

22 mars 2007

Traffic Jam

SANY0318Les transports constituent, avec la drogue, le principal secteur de l’économie jamaïcaine. Là-bas, pas de distinction complexe entre transport public, transport privé et taxi : tout véhicule doté d’un nombre de roues compris entre 1 et 10 est susceptible d’accueillir le voyageur égaré et de l’emmener à l’exact opposé de l’endroit où il souhaitait, au départ, se rendre. Le tout en moins de 20 minutes, quelle que soit la localisation dudit endroit sur la carte de l’île. La Jamaïque s’étendant sur plus de 200km, pas besoin de savants calculs pour comprendre que le plus court chemin entre un hamac et un cercueil est un mini van jamaïcain.


En bonus, le démarrage, dans un nuage de fumée, d'un van jamaïcain:

21 mars 2007

negril

samedi 10 mars

Nous nous réveillons dans le luxe, qui nous apparaîtra rapidement extravagant, d'une chambre équipée de l'air conditionné, de la télé, d'eau non seulement courante mais également chaude; et qui n'est située ni dans un bus, ni dans un terrain vague. En dépit de l'heure matinale, la chaleur est déjà torride et notre première activité consistant à marcher sur la route bordélique en plein cagnard s'annonce comme une sinécure. Aurait-on oublié de régler que le propriétaire, posté sous notre escalier, ne l'aurait de toutes façons pas laissé passer, lui qui nous apostrophe violemment d'un "You need to pay because I leave", le bout de nos tongs à peine aperçu.

             PICT0001

Dociles, nous nous ébranlons donc en direction de Time Square pour retirer de l'argent, sous un soleil de plomb et dans le harcèlement permanent de vendeurs ambulants et d'automobilistes pénibles qui, quelle que soit la couleur de leur plaque (plaque rouge = taxi), klaxonnent dans l'espoir d'une course qu'ils espèrent prohibitive (certains nous proposent d'investir 20$ dans une course évaluée à 50 cents par les locaux), sans oublier les plaisantins (et ils sont nombreux) qui donnent de grands coups de volant pour faire mine de nous écraser, et qui repartent dans un éclat de rire frénétique. Après s'être vu offrir une douzaine de drapeaux jamaïcains, quelques paires de sandales Bob marley, de pleines brassées de colliers et autres coquillages nacrés, et une demi-douzaine d'ailes de poulet grillées (il est 11h), nous atteignons finalement notre destination: une sorte de centre commercial à l'américaine (d'où le nom j'imagine) mais de taille microscopique, proposant des articles aussi inattendus que des diamants sud-africains et des liqueurs françaises.

S'apparentant aux cathédrales du désert africain, Time Square Negril est évidemment vide de tout client et abrite en tout et pour tout une vingtaine d'employés municipaux occupés à nettoyer méticuleusement les quatre allées constituant le complexe, faisant manifestement abstraction du délabrement général environnant et de la présence devant l'entrée principale d'une mare d'eau croupie servant de dépotoir et dégageant une odeur nauséabonde.

Publicité
20 mars 2007

Oh ... Bahia

Salvador de Bahia, 2,4 millions d´habitants.

Le centre historique de la ville, communément appellé le Pelourinho, attire les touristes et backbackers de partout vers quelques rues chargées d´histoire, de musique et d´eglises.

On pourrait s´attendre a voir fleurir dans ce quartier touristique une foule d´auberge de jeunesse et d´hotels a petit prix rivalisant d´imagination pour attirer le toutou. En réalité il n´en ai rien. Passé l´international hostel (lavanjerais) toutes les chambres proposées concourrent dans la catégorie insalubrité, laideur et glauquerie.

Après avoir fait le tour avec mon ami Jean (et nos 20 kilos respectifs sur le dos) de 4 posadas et autres albergues maudites, nous decidons finalement d´aller a l´international hostel (complet comme prevu) pour y demander une adresse recommandable.

L´aimable agent de réception qui s´y trouve nous renvois alors vers le Albergue de dois estrellas et son charmant tenancier Stewart.

Stewart est americain. Venu il y a 6 mois et demi du Massachussets il nous accueille dans le plus simple appareil (un vieux short faisant office de cache-sexe) et enterprend le recit de sa vie pour nous donner envie de rester dans son auberge.

Au bresil c´est une star. Soit-disant il aurait passe quelques temps dans les jaules bresiliennes apres avoir ete retrouvé having sexual intercourse with a teenager ce qui est ici (comme ailleurs) un delit durement sanctionné. Des le debut toutefois, l´histoire montre des failles (comment a-t-il pu arriver au bresil il y a 6 mois, faire de la prison et ouvrir une auberge) qui par la suite se transformeront en abysses d´absurdité :

1. Coicainomane pendant 2 ans il aurait soit-disant arrété il y a une dizaine d´années, ce qui concorde tout a fait avec le fait qu´il garde dans son auberge un employé qui a volé toute les télés mais continue toutefois de lui servir sa dose quotidienne de coke.

2. La vente supposée de son livre devrait lui rapporter billions of dollars qu´il reinvestirait dans une fondation pour aider les jeunes dont il serait le president, son fils (moitie chinois ??? Stewart a-t-il seulement deja reussi a manger avec des baguettes ?) prenant le titre importantitissime de representant ... car dans le buisness moderne on ne peut pas se passer d´un representant. De plus comment peut-il acrire son livre alors qu´au moment de me faire le reçu il m´avouera ne pas etre tres allaise avec le stylo et me demandera de le remplir a sa place.

3. La presidence du pays l´attend. Son projet politique de prendre toutes les prostituées, les enfants des rues et les drogués et de les parachuter sur une ile pour leur apprendre a travailler devrait en effet trouver un enorme succés aux prochaines elections. Stewart, apres 6 mois, as-tu deja la nationalité bresilienne et ta peine de prison te rend-elle vraiment eligible ?

Malgré toutes ces absurdités et un tarif legerement majoré  par rapport a d´autres auberges nous decidons de poser nos backpack chez Stewart, un peu par sympathie, un peu par pitié et surtout parcequ´il nous a promis qu´ici le prix incluait la nourriture, le vin et le cognac (argument de chocs pour deux français en vadrouille). Stewart nous a tout de même fait visiter la cuisine pour nous indiquer le lieu des orgies futures et surtout l´emplacement du frigo qui comme prevu ... est vide.

Le choix est fait c´est avec Stewart que nous voulons passer notre sejour a Salvador. Sans cognac et sans vin certes, mais avec toute la magie d´un cinquentenaire perdu en terre de samba.

19 mars 2007

welcome to jamaica

vendredi 9 mars

Nous arrivons à kingston sous un ciel menaçant et une pluie diluvienne, et à peine sortis de l'aéroport, nous nous faisons harponner par un chauffeur de taxi odieux qui nous explique que seul un ATM à des km à la ronde acceptera nos cartes de crédit, et que seul lui peut nous y emmener. A l'abri dans le taxi, nous traversons la ville qui s'apparente à un shantytown géant tandis que des enfants en uniforme arpentent les rues, ou plutôt les rivières d'eau boueuse qui tiennent lieu de rues. Le chauffeur nous explique que nous traversons trenchtown, et ce n'est pas tout à fait aussi groovy que dans la chanson de bob marley - en fait c'est le pire quartier de la ville, où les aventureux auteurs du lonely recommandent de ne pas mettre les pieds. Les gens nous regardent traverser le dépotoir qui leur sert de ville avec indifférence/incrédulité/hostilité. Un quart d'heure plus tard, la tôle ondulée n'a toujours pas disparu, elle est même omniprésente, nous demandons au chauffeur si nous allons un jour arriver à downtown - ah, il paraît que nous y sommes déjà depuis belle lurette et que nous arrivons maintenant à uptown, le quartier chic, où se trouve notre hôtel. Nous voilà rassurés.

            SANY0531

Nous n’hésitons pas longtemps avant de modifier notre programme : pas question de passer une seconde de plus dans cette ville, et nous demandons donc au chauffeur de nous emmener à la station de bus. Nous retraversons donc dowtown, et nous arrêtons dans une zone particulièrement animée, devant ce qui ressemble à l’entrée d’un marché. Après nous avoir extorqué 3000 jamaican dollars (probablement l’équivalent d’un mois de salaire), le chauffeur remet notre destin entre les mains d’un de ses comparses, qui nous dit d’un air dramatique de le suivre de près.

Nous franchissons le porche du « transportation center » et nous trouvons dans une sorte de terrain vague grouillant de monde et de minibus blancs rouillés ; notre protecteur nous emmène d’un air décidé vers un bus ; nous le suivons, bien que ledit bus semble plein à craquer ; nous apprenons bientôt que « plein à craquer » est une notion toute relative en ce qui concerne les transports en jamaïque. On nous indique une place vers l’avant, et une autre tout au fond : derechef, j’attrape le bras de martin et le secoue frénétiquement pour lui signifier que je refuse catégoriquement d’être assise à des km de lui dans ce bouge affreux (lui aussi semble légèrement inquiet). Entre temps, un grand gaillard est arrivé et a commencé à nous fusiller du regard avec application : l’une des deux places libres se trouve être la sienne. Nous tournons les talons et nous dirigeons, menés par notre parrain, vers un minibus vide où nous nous installons.

Aussitôt assis, nous nous trouvons au centre d’un concert de beuglements (premier contact avec le patois jamaïcain, qui est censé dériver de l’anglais, mais déroute même les anglicistes les plus aguerries) entre divers individus qui semblent se battre pour obtenir quelque chose de nous (mais étant donné notre niveau de compréhension, ils pourraient tout aussi bien être en train de parler de la coupe du monde de cricket). Profitant d’une accalmie, notre parrain – qui est en fait, comme tout parrain qui se respecte, un fieffé scélérat – tend la main d’un air avide ; martin, bon prince, lui tend un billet de 100 J$ (1,5$), et reçoit en retour un regard scandalisé et un flot de menaces; le saligaud repartira finalement avec 500 J$, ce qui est autrement mieux rémunéré.


Alors que nous attendons que le bus se remplisse (il manque donc une cinquantaine de passagers, selon les standards jamaïcains), divers vendeurs ambulants se pressent à nos fenêtres pour nous vendre, au choix, des donuts luisants de graisse, des coton-tige ou des mocassins en daim. Une petite vieille habillée comme une schoolteacher des années 50, avec un serre-tête et une jupe crayon qui ne déplairaient pas aux rédactrices du dernier ELLE, s'installe devant moi et se retourne aussitôt pour nous chuchoter d'un air mystérieux "surveillez bien vos porte-monnaies, ils en veulent à votre argent". Nous nous impatientons d'autant plus que ce bus semble vouloir égaler le fameux sauna de la rue de beauséjour, et que nous coulons donc une bielle. Nous avons tort de piaffer: nous apprendrons bientôt à nos dépens qu'en jamaïque, un bon bus est un bus immobile.

Notre chauffeur étant apparemment la proie d'une hallucination le persuadant qu'il est au volant, non pas d'un minibus branlant et plein à craquer, mais d'une formule 1, le long trajet vers Negril est une épreuve difficilement supportable -- à condition de voir la route, ce qui n'est pas mon cas, grâce à la coiffure volumineuse de cette chère schoolteacher qui obstrue mon champ de vision. Je laisse donc la parole à mon compagnon de route, qui va tenter de mettre des mots sur ce traumatisme qui le ronge encore aujourd'hui.

24 janvier 2007

tiens toi au koran

290127800_3cfb53de73_o

24 janvier 2007

Le Massicot et les Plumes

Montréal est connue comme THE haut lieu de la fête en Amérique du Nord, du fait non seulement de la chaleur humaine qu'exsudent les pauvres québécois accablés par les farenheit outrageusement bas mais aussi grâce à l'inventivité exubérante dont ils font preuve pour faire swinguer les baquaises dans la boîte a bois (s'amuser, en somme).

C'est ainsi que la PFL s'est arrêtée au Québec pour une étape de son parcours nord-américain le week end dernier. Ceux qui suivent avec assiduité l'actualité des sports américains sont je n'en doute pas intrigués par ce nouvel acronyme, voire irrités de se voir ainsi pris en flagrant délit d'ignorance. Rassurez-vous, la Pillow Fight League (puisque c'est d'elle que nous parlons) reste pour le moment relativement confidentielle. Mais compte tenu du spectacle proposé, il y a fort à parier que George Eddy va bientôt sauter sur l'occasion et pousser quelques "oulalalalalalalalala" mémorables ...

bilde

Pour 15 dollars, le chaland appaté par un flyer psychédélique est introduit dans une arrière-salle d'un club interlope, dans laquelle des personnages étranges sont engagés dans des discussions totalement incompréhensibles au néophyte, à base de "prise de cou", "d'étampage", de "palette" et autres termes techniques. Après quelques bières, l'ambiance commence à monter, jusqu'à ce que le speaker introduise les compétitrices, s'apparentant pour la plupart à des recalées d'un casting pour un groupe de métal növö.  Sont en lice ce soir: Boozy Suzie, Sailor Gerri, Carbon Monoxyde, Roxy Balboa et Lady Deep. Toutes n'ont qu'un seul et unique rêve: défier Champain, la détentrice actuelle de la ceinture de championne du monde de bataille d'oreiller.

Les spectateurs qui - comme votre serviteur - s'attendaient à de charmantes playmates en train de s'écharper mollement mais néanmoins coquinement en sont pour leurs frais dès le premier round du premier combat: les combats vont rarement à leur terme, tant les coups portés sont dévastateurs. Coups de poing à travers l'oreiller, prises au cou, étranglements, étouffements sont communs; il s'agit de coller une épaule de son adversaire au sol pendant trois secondes ou de la forcer à demander la cessation des hostilités (c'est arrivé trois fois en deux heures, dont à deux occasions à cause d'une dent cassée). En cas de match nul au bout des 8 minutes de temps réglementaire, les trois juges (soit les mecs les plus près du ring, sans aucun critère de compétence whatsoever) élisent une gagnante aux points en se fondant sur des critères aussi objectifs que le style, l'aggressivité et "l'oeil du tigre" (sic) ...

bilde2

Le tout ressemble à un mix entre une réunion de catch, une partie de Twister (il paraît que la technique au sol est la clé du succès ...) et une scène de tournoi au fin fond d'un Chinatown quelconque comme on peut en trouver à foison dans les films de Vandamme (la foule surexcitée et imbibée hurlant à pleins poumons les pires insanités et autres conseils: "tord ses seins!", "Jetez leur de la jello dessus!", "fais taire cette truie, tâbernouche!", "tape-lui pas dans le ventre, tu vois bien qu'elle est obèse!" ... et j'en passe quelques-uns des miens).

bilde3

Les cris stridents des gladiatrices devenant rapidement pénible, on décide de quitter le devant de la scène, car la menace de faire partie du jury pour le prochain combat devant opposer une espèce de troll manifestement testotéronée à une boule de nerfs blafarde objectivement camée se fait de plus en plus précise. En se dirigeant vers l'extérieur, quelle n'est pas notre suprise lorsque l'on s'aperçoit que l'intégralité des (d)ébats est filmée, par ce que l'on apprendra être les promoteurs de la discipline, qui viennent de signer un accord d'un demi-million de dollars avec un réseau câblé ontarien de pay-per-view ... tout autre que moi en eût été étonné, mais c'était sans compter sur le fait que j'avais la veille pu me repaître des finales nationales des Olympiades des Bûcherons (100 candidats s'affrontant à l'équilibre sur des troncs dévalant une rivière, à l'élagage de branches sans filet ou à la coupe de précision à la tronçonneuse, entre autres) en prime-time sur la chaîne publique nationale. J'ai le sentiment que VelourSoutterain Channel ferait un carton ici ...

standingchop_foto

24 janvier 2007

Ni pieds, ni clés

no_hear_no_see_no_talk

Dans une optique de top compétitivité et de réponse instantanée à la demande, le Velours Souterrain a décidé de mener une enquête extensive sur les habitudes de ses lecteurs. Car vous ne le savez peut-être pas, mais le moindre de vos mouvements électroniques est traqué par l’œil vigilant de Canalblog, qui voit tout, sait tout et entend tout. La plateforme offre au webmaster consciencieux un formidable outil de découverte de son public : le module statistique.

 

core_questions_radarRemarquable d’élégance et de précision, il décompte sans jamais fléchir visiteurs, pages vues, durées de visite, pages populaires, origines géographiques et restitue le tout avec force camemberts, radars, diagrammes en bâtons ou encore aires à trois dimensions (dénomination chic d’une courbe coloriée). Passionnante, ces informations sont cependant de peu d’intérêt au regard de celles recensées par la catégorie injustement reléguée à l’extrémité de la barre de menu : la catégorie « mots clés ».


Comme son nom l’indique, elle détaille les mots clés tapés dans les moteurs de recherche qui ont conduit l’internaute, indépendamment d’une quelconque volonté de sa part, sur la page que vous avez en ce moment même sous les yeux. Et alors que le reste des données statistiques n’offre en général pas de grande surprise (vous vous en doutez, la fréquentation du blog du velours souterrain n’est pas à proprement parler « massive ») les résultats obtenus ici sont relativement surprenants, surtout lorsqu’ils sont mis en parallèle avec le contenu objectif du dit blog, caractérisé par une absence à peu près totale d’information utile et instructive pour l’internaute cherchant quoi que ce soit de concret.

veloursSur une centaine d’accès, 4 seulement sont le fruit de la recherche d'un terme afférent au Velours Souterrain (des mots tels que « velours souterrain », « la molle pétanque », ou encore « l’origine de velours »): c’est-à-dire de lecteurs aimants n’ayant malheureusement jamais été foutus de retenir qu’il n’y a qu’un s dans l’adresse veloursouterrain.canalblog.com, ou qui ont juste été jusqu’ici trop fainéants pour cliquer sur la touche « ajouter aux favoris », pourtant rarement très éloignée de la partie supérieure du navigateur.

 

01135_BingoCeci implique que les 96 autres accès ont des motivations sans aucun rapport avec ce qu’il est effectivement possible de trouver sur ce blog (une bonne dose d'absurdités). Parmi eux, on pensera avec émotion et solidarité aux malheureux égarés qui, la seconde précédant leur clic sur le lien proposé par google, ont bien cru qu’ils tenaient enfin la réponse à leur question. Et ne riez pas, car aucune recherche n’est épargnée. On compte dans leurs rangs des amoureux en quête d’un lieu de villégiature romantique (« Lac de Côme »), des canadiens flambeurs (« Location d’une limousine pour le centre Bell »), des consultants ennuyés (« bingo des réunions »), des amateurs d’acrobaties féminines (« Cheerleaders »), des psychopathologiques de la propreté incapables de réaliser des gestes simples du quotidien sans le secours d’Internet (« changer draps ») ou encore des francophiles inquiets de leur maîtrise de la langue (« parler francais parfaitement »). Je ne peux m’empêcher d’avoir une sympathie toute particulière pour cette dernière personne qui est tombée sur l’article parlant du drapeau du Lesotho quand elle cherchait une explication simple de l’accord du participe passé.

retiaireMais comme on pouvait s’y attendre, les internautes ayant eu la chance inouïe de tomber sur ce blog ne cherchaient pour la plupart rien d’autre qu’un tissu d’absurdités sans nom et ont donc eu ce qu’ils méritaient. Je ne parle pas ici de ceux qui ont eu l’idée saugrenue de chercher « croc blanc » ou « Colin Farrell » et qui ont dû passer un certain temps avant de trouver l’occurrence du terme sur ces pages. Non, je fais référence à ceux d’entre vous dont l’association des mots produits par la pression de leurs doigts sur le clavier n’évoque strictement rien qui puisse un jour avoir un sens quelconque. Vous ne me croirez peut-être pas mais des gens sont arrivés sur ce blog après avoir tapé « montreal + garage souterrain + photos », « photo kaka gestes techniques » ou encore  « image de rétiaire » dans Google.  Quand on sait qu’il est précisé dans la première ligne du module de statistiques : « En général, il y a de grandes chances que le blog soit bien positionné dans les pages du moteur pour chacun des mots clés affichés. », on se dit que le minitel avait peut-être du bon.

_00002Evidemment, et vous vous en doutez, je garde le meilleur pour la fin : et oui, en dépit de sa pureté virginale légendaire, le Velours Souterrain n'échappe pas à la prééminence du sexe sur Internet. Les termes « bonnasses » voire « mater des BONNASSES » reviennent à plusieurs reprises (et là encore, on ne peut que ressentir un peu de compassion pour les malheureux qui, en cliquant sur la photo de Charlie Tango sur une moto de police ont espéré avoir accès à la « full version totally naked », et qui, au lieu de ça, sont tombés sur un profil d’utilisateur contenant pour seule information : pays préféré ? la Corse). Enfin, un doute persiste quant à la probabilité qu’un bug informatique massif soit à l’origine du mot clé qui restera comme un chef d’oeuvre de poésie et de distinction. En effet, peut-on vraiment imaginer qu’un esprit humain ait conçu l’idée de cliquer sur veloursouterrain.canalblog.com après avoir tapé dans Google : « Ces hommes dont les couilles si grosses dépassent de leur string » ? Ca parait fou, mais c’est pourtant ce que le module de statistiques affirme sans ambages. Et comme chacun sait, le module de statistiques ne se trompe jamais...

 

 

Publicité
1 2 3 4 > >>
Publicité